Bienvenu sur ce blog réalisé par les étudiants de l’Université Rennes 2 qui préparent le concours de l’agrégation arts plastiques, et qui a pour but de mutualiser et partager des savoirs relatifs à ce concours.

Un grand nombre des articles que vous trouverez ici vous présenteront des fiches de lecture concernant les livres indiqués dans les différentes bibliographies relatives aux épreuves écrites.

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mercredi 7 novembre 2012

L'art comme expérience


L’art comme expérience
John Dewey


I-  L’être vivant et II-  L’être vivant et les choses « éthérées »

Rapport à Socrate et la connaissance de l’objet apprécié. L’homme est régi par son rapport à l’environnement, son évolution en dépend.

«  « les raisonnements » ont une origine semblable à celle des mouvements d’une créature sauvage cherchant à atteindre son but, et qu’ils peuvent devenir spontanés, « instinctifs », et que lorsqu’ils deviennent instinctifs, ils sont sensuels et immédiat et, en un mot, poétiques. »
« Aucun « raisonnement » en tant que raisonnement, c’est-à-dire en tant qu’excluant l’imagination et les sens, ne peut atteindre la vérité. » (p.77)

« Sous le rythme présent dans tout art et dans toute œuvre de l’art se tient (…) le fondement structurant les relations entre l’être vivant et son environnement. » L’expérience est à la fois un événement accompli et un processus.

III- Vivre une expérience

Dewey tente de comprendre d’une part ce qu’est une expérience, faire l’expérience de quelque chose, et d’autre part, comment se manifeste, se déroule cette expérience.

« Le matériau des Beaux Arts est une somme de qualités concrètes ; celui de l’expérience qui a une conclusion intellectuelle se compose de signes ou de symboles qui, sans avoir de qualité intrinsèque propre, représentent des choses qui, lors d’une autre expérience, peuvent être appréciées sur un plan qualitatif. » (p.85)

« toute activité pratique, dans la mesure où elle est intégrée et progresse par son seul désir d’accomplissement, possède une dimension esthétique. » (p.87)

IV- L’acte d’expression

L’art est une manipulation d’autrui à travers la maîtrise des mouvements impulsifs.

« Au lieu d’une description d’une émotion en termes intellectuels et symboliques, l’artiste « est l’auteur de l’action qui engendre l’émotion. » (p.130)
« L’émotion esthétique est une émotion primaire transformée par le biais du matériau objectif auquel elle a confié son développement et son accomplissement. » (p.148)

V- L’objet expressif

« A quoi bon dire d’une œuvre d’art qu’elle est représentative, puisque si elle est expressive il faut bien qu’elle le soit en un certain sens ? » (p.153)

Dewey questionne le phénomène de l’expression artistique qui a pour résultat un objet : l’objet expressif qui possède un pouvoir esthétique. Qu’est ce que veut montrer l’artiste ?  Il l’exprime à travers l’usage des formes et des couleurs.

« Lorsque nous ne parvenons pas à reconnaître dans une image la représentation d’un objet particulier, il se peut qu’elle représente les qualités que partagent tous les objets particuliers comme la couleur, l’étendue, la solidité, le mouvement, le rythme,… Ainsi, ce qui sert pour ainsi dire de paradigme de l’essence visible de toutes choses peut contenir en solution les émotions que les choses individualisées provoquent de manière plus spécifique. » Dr Barnes cité par J. Dewey (p.170)

VI- La substance et la forme

« Les objets d’art sont expressifs et c’est en cela qu’ils sont un langage. Mieux ils sont des langages. » « L’œuvre d’art n’est complète que si elle agit dans l’expérience de quelqu’un d’autre que celui qui l’a créée. » (p.188)

« Il est absurde de demander ce qu’un artiste voulait « réellement » dire en faisant ce qu’il a fait, il y trouverait lui même différents sens à différents jours et à différents moments et à différentes étapes de son propre développement. S’il pouvait s’en expliquer, il dirait : « c’est seulement cela que je voulais dire, et cela veut dire tout ce que vous ou n’importe qui peut honnêtement, c’est-à-dire en vertu de votre propre expérience vitale en sortir. » (p.192) Rapport entre forme et substance.

VII- Histoire naturelle de la forme

            « Comment chaque partie est-elle partie dynamique, autrement dit comment joue t-elle un rôle actif de manière à constituer ce genre de totalité ? »

            Idée en quoi l’art est une expression de la pensée inférieure à la philosophie.

            « La beauté dans la nature et dans l’art est, selon une formule ancienne, unité dans la diversité. » (p.271)

VIII- L’organisation des énergies

            « On a plusieurs fois suggéré qu’il existe une différence entre un produit de l’art (une statue, un tableau ou autre chose semblable) et une œuvre d’art. Le premier est physique  et virtuel ; la seconde est active et inscrite dans une expérience. » (p.273)

            Question de rythme comme un équilibre à suivre. è « En un mot, la récurrence esthétique est vitale, physiologique, fonctionnelle. Plus que les éléments, ce sont les relations qui font retour, dans différents contextes et avec des conséquences différentes, de sorte que chaque récurrence fonctionne à la fois comme un inédit et comme un rappel. » (p.284)
            L’art serait une organisation d’énergie.

            « L’écrivain anglais Galsworthy définit quelque part l’art comme « l’expression imaginative d’une énergie qui, au travers de la concrétion technique du sentiment et de la perfection, tend à réconcilier l’individu avec l’universel en activant chez lui une émotion impersonnelle. »







IX- La substance commune des arts

            Quel est l’art commun à tous les arts ?

            « Schiller dit : « Chez moi, la perception est d’abord dépourvue de tout objet clair et défini. Les choses ne prennent forme que dans un second temps. S’impose d’abord à l’esprit une atmosphère musicale particulière. C’est après que vient l’idée poétique. » (p.318)

            Nous voyons un tout puis des parties, puis inversement. (p.322)

            « La sensibilité à un médium comme médium est au cœur même de toute création artistique et de toute appréciation esthétique. »
            « Par tempérament, peut être par inclination et aspiration, nous sommes tous artistes jusqu’à un certain point. Ce qui nous manque, c’est ce qui fait l’artiste dans l’exécution. Car l’artiste a le pouvoir de se saisir d’un genre particulier de matériau et de le convertir en un authentique médium d’expression. » (p.331)

X- La substance variée des arts

« Il y a œuvre quand un être humain participe au produit, de sorte que le résultat soit une expérience appréciée pour ses propriétés ordonnées et voulues comme telles. » (p.353)
« Un poète a dit récemment que la poésie lui semblait « plus physique qu’intellectuelle », ajoutant qu’il reconnaissait la poésie à certains symptômes physique comme la chair de poule, les frissons dans le dos, la gorge qui se noue et une sensation au creux de l’estomac comme « le pieu qui me transperce » de Keats (…) Mais justement, de telles sensations et celles que d’autres écrivains ont appelées « vibrations » organiques sont une grossière indication d’une complète participation organique, tandis que c’est la plénitude et l’immédiateté  de cette participation qui constituent la qualité esthétique d’une expérience en tant que c’est elle qui transcende  la qualité « intellectuelle ». C’est pourquoi  je voudrais mettre en doute cette vérité littérale affirmant que la poésie est plus physique qu’intellectuelle. » (p.356)

Voit-on une œuvre « d’un seul coup » ou sommes nous attirés par certaines parties plus que d’autres dans une premier temps. Si nous sommes alors attirés de façon hiérarchique par l’image, certains points étant privilégiés par rapport à d’autres. Dans ce cas la question de ce système hiérarchique se pose. Dans quel ordre doit-on regarder les différentes parties de l’œuvre ? Pourquoi certains individus hiérarchisent ainsi alors que d’autres font différemment. Qu’est-ce qui dans le corps ou la raison influe sur cette hiérarchie ? Quelles sont les propriétés d’une œuvre qui permettent cette hiérarchie visuelle ? (p.360)

A la fin de l’observation d’une œuvre d’art, ayant suivi une certaine hiérarchie, l’œil (organe) a reconstitué à l’esprit l’œuvre. Il a recomposé l’image au fur et à mesure des stades successifs d’observation. (p.362)

Au sujet d’une structure architecturale. « Il est nécessaire de se déplacer, autour, à l’intérieur et à l’extérieur, et grâce à des visites répétées laisser la structure d’imposer progressivement d’elle même sous différentes lumières en rapport à différentes ambiances. » (P.363)

« Une expérience instantanée est une impossibilité tant sur le plan biologique que psychologique. Une expérience est un produit, on pourrait même dire un produit dérivé, d’interactions continues et annulées entre un individu organique et le monde. » (p.363)

XI- La contribution humaine

            « Le trait distinctif unique de l’expérience esthétique, c’est précisément le fait que pareille distinction entre le soi et l’objet n’y est pas reçu, vu que l’expérience est esthétique dans la mesure où l’organisme et l’environnement coopèrent pour instaurer cette expérience au sein de laquelle les deux sont si intimement intégrés que chacun disparaît. » (p.407)

            (photocopie p.438-439)

XII- Un défi pour la pensée philosophique

             « L’expérience esthétique est une délivrance et un affranchissement de la pression exercée par la « réalité ». On suppose ainsi qu’il n’y a liberté que quand l’activité personnelle est libre de tout contrôle par des facteurs objectifs. » (p.452)

« Une des formes de la théorie ludique de l’art attribue le jeu à la présence dans l’organisme d’un surplus d’énergie en demande d’exutoire. » (p.452)

« Je ne puis dans des remarques de ce genre la moindre intention de soutenir que l’expérience esthétique doit être définie comme un mode de connaissance. Ce que je crois comprendre, c’est que, tant dans la production que dans la jouissance perceptive des œuvres d’art, la connaissance est transformée ; elle devient quelque chose de plus qu’une connaissance dans la mesure où elle fusionne avec des éléments non intellectuels pour former une expérience qui vaut d’être vécue. » (p.467)

Croce : «  Ce que nous admirons dans une œuvre d’art, c’est la forme imaginative parfaite dont un état mental s’est lui même revêtu. » (p.475)

XIII- Critique et perception

            « La critique a pour fonction de rééduquer notre perception des œuvres d’art ; elle est une auxiliaire dans le processus, à vrai dire difficile, d’apprentissage du voir et de l’entendre. » (p.520)
            Les critiques sont ceux qui jugent officiellement de la qualité esthétique « d’une œuvre d’art ». Ainsi, ont ils un rôle éducatif pour l’art et même social. Mais quelles sont les facultés « supérieures » de jugement d’un critique pour que son mot ai de la valeur ? Aussi, les critiques ne se sont-ils pas « trompés » sur la valeur de certaines œuvres à l’époque alors oubliées aujourd’hui ? et inversement. (cf. Manet, Courbet)
            Le public, le goût esthétique, l’expérience esthétique, est alors influencée par la critique si le spectateur s’y réfère.
            Aussi, parfois, le commentaire du critique sur une œuvre nous aide à voir quelque chose que notre esprit n’avait pu percevoir. Une nouvelle fois ce sont les différents discours de chacun des spectateur, quels qu’ils soient, qui forgent la signification et le discours esthétique d’une œuvre.

XIV- Art et civilisation

            « L’art est une qualité qui s’infiltre dans une expérience ; il n’est pas, sauf métaphoriquement, l’expérience elle-même. » (p.522)

            (photocopier p.522)


            Les œuvres d’art sont les témoins des esprits du passé.
            « Toute culture possède sa propre individualité collective. Comme l’individualité de la personne qui créé une œuvre d’art, cette individualité collective laisse son empreinte indélébile sur l’art qui est produit. » (p.529)

            « Un problème a été relevé sur ce point, toutefois, par une nouvelle école de pensée. On y prétend que puisque nous le pouvons effectivement reproduire l’expérience d’un peuple d’une époque reculée et d’une culture étrangère, nous ne pouvons avoir une appréciation authentique de l’art qu’il produisait. » (p.529)

            « Mais l’expérience est une question d’interaction de l’œuvre artistique avec la personne. Elle n’est donc pas deux fois la même pour des personnes différentes, même aujourd’hui. Elle change chez la même personne à différents moments lorsque cette personne apporte quelque chose de différent à une œuvre. » (p.530)

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